Vue symbolique de Montréal avec des dominos économiques mis en place dans un paysage urbain
Publié le 12 juin 2025

L’économie de Montréal n’est pas une série de secteurs isolés, mais un immense jeu de dominos où chaque action, de la boulangerie du coin aux grands chantiers, a un impact direct et mesurable sur votre portefeuille et votre qualité de vie.

  • Les commerces de proximité ne sont pas que des services ; ils sont un pilier de la valeur immobilière de votre quartier.
  • Les grands projets comme le REM ou le REV redessinent la carte économique de la métropole, influençant tout, de vos dépenses de transport à la valeur de votre condo.

Recommandation : Apprenez à observer ces interconnexions pour anticiper les tendances, prendre de meilleures décisions financières et identifier les opportunités là où d’autres ne voient que des fluctuations.

Pour le citoyen montréalais ou le petit entrepreneur, l’économie ressemble souvent à une force lointaine et imprévisible. On subit l’inflation, on s’émerveille ou on s’agace des chantiers qui transforment la ville, on paie ses taxes en se demandant où va réellement l’argent. La réaction habituelle est de consulter les grands titres sur les secteurs phares : l’intelligence artificielle, l’aérospatiale, les jeux vidéo. Si ces piliers sont importants, ils ne racontent qu’une partie de l’histoire et masquent l’essentiel : le jeu d’interdépendances qui se joue à l’échelle de votre rue.

Et si la véritable clé pour comprendre et naviguer cette complexité n’était pas de regarder les statistiques macroéconomiques, mais d’apprendre à voir l’économie comme un gigantesque jeu de dominos ? Chaque décision, chaque investissement, chaque nouvelle habitude de consommation est un domino qui en pousse un autre, créant des ondes de choc qui finissent par atteindre votre compte en banque, la valeur de votre maison et les opportunités pour votre commerce. C’est cette perspective que nous allons adopter, en délaissant les théories abstraites pour nous concentrer sur les mécanismes concrets et souvent surprenants qui animent la métropole.

Cet article vous guidera à travers les rouages de cet écosystème. Nous partirons du plus petit domino – votre commerce de quartier – pour remonter jusqu’aux investissements de plusieurs milliards, en vous donnant les outils pour non seulement comprendre le jeu, mais aussi pour apprendre à mieux y jouer.

Pour ceux qui préfèrent une approche visuelle, la vidéo suivante offre un excellent aperçu des défis et des dynamiques qui façonnent l’économie de la métropole, complétant parfaitement les analyses détaillées de ce guide.

Pour vous orienter dans cette exploration des dominos économiques montréalais, voici le plan de notre parcours. Chaque section est une pièce du puzzle, vous révélant une nouvelle couche de l’écosystème complexe et fascinant de la ville.

Votre boulanger de quartier est-il le secret de la valeur de votre maison ?

Le premier domino, et souvent le plus sous-estimé, est celui de l’économie de proximité. On pense souvent à la localisation, à la superficie ou à la proximité d’une station de métro comme facteurs clés de la valeur immobilière. Pourtant, la vitalité du tissu commercial local joue un rôle tout aussi fondamental. Une rue avec une boulangerie artisanale, un café indépendant et une petite épicerie n’est pas seulement plus agréable à vivre ; elle est économiquement plus résiliente et, par conséquent, plus précieuse. Ces commerces créent ce qu’on appelle un « capital de proximité » : un environnement où les résidents peuvent satisfaire leurs besoins quotidiens à pied, renforçant le sentiment d’appartenance et la cohésion sociale.

Ce capital n’est pas qu’une simple perception. Il a un impact direct et quantifiable. Lorsque les commerces locaux prospèrent, ils attirent des résidents, augmentent l’achalandage et créent un cercle vertueux. La valeur des propriétés avoisinantes augmente, car l’accès à ces services devient un critère de choix majeur pour les acheteurs. À Montréal, ce phénomène est particulièrement visible. En effet, les commerces de proximité représentent une part immense du paysage économique ; selon un rapport de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), ils constituent plus de 84% des établissements commerciaux de la région. Cette densité n’est pas anecdotique, elle est la fondation de la valeur de nombreux quartiers.

Des analyses menées dans des arrondissements comme le Plateau-Mont-Royal lors de grands projets ont montré une corrélation directe entre la résilience des commerces de proximité et la croissance immobilière. Un quartier où les petits commerces sont forts est un quartier où la valeur des propriétés a tendance à mieux résister aux chocs économiques et à croître plus durablement. Le boulanger n’est donc pas qu’un simple artisan ; il est un acteur clé de la stabilité financière de votre plus grand actif. Le négliger, c’est ignorer l’un des mécanismes les plus puissants de l’économie urbaine.

Le REM et votre portefeuille : comment les grands chantiers transforment l’économie de votre quotidien

Si les commerces de proximité sont les petits dominos, les grands projets d’infrastructure comme le Réseau express métropolitain (REM) sont les pièces maîtresses qui redéfinissent l’ensemble du jeu. Leur impact va bien au-delà de la simple amélioration des transports. Ils agissent comme de véritables catalyseurs économiques, créant des ondes de choc qui se propagent dans tous les aspects de votre vie quotidienne, de vos finances personnelles à vos opportunités professionnelles. Le premier effet, et le plus visible, est celui sur l’emploi. Un chantier de cette ampleur est une machine à créer du travail, et pas seulement dans la construction. D’après La Caisse de dépôt et placement du Québec, le projet du REM a généré près de 34 000 emplois directs et indirects au Québec.

Pour le citoyen, l’impact le plus tangible se mesure souvent dans le portefeuille. L’accès à un transport en commun efficace et rapide peut radicalement changer la donne sur les dépenses mensuelles. Une voiture individuelle représente un coût considérable entre l’essence, l’entretien, les assurances et le stationnement. Le REM offre une alternative non seulement plus écologique, mais aussi beaucoup plus économique.

Voici une comparaison simplifiée des coûts mensuels moyens qui illustre bien cet avantage, basée sur des données publiques sur le projet. Comme le montre cette analyse des coûts de transport, l’économie potentielle est significative.

Coûts de transport mensuels moyens avant/après le REM
Mode Coût moyen/mois
Auto 250 $
REM 95 $

Au-delà de l’économie directe, le REM redessine la carte commerciale de la ville. Les zones desservies par les nouvelles stations voient leur attractivité exploser. Par exemple, certaines études de cas ont montré une augmentation de 20% du trafic piétonnier dans les artères commerciales connectées au réseau. Pour un petit commerce, un tel gain d’achalandage peut faire la différence entre la survie et la prospérité. Ces grands chantiers ne sont donc pas que du béton et de l’acier ; ce sont des investissements qui reconfigurent en profondeur les flux de personnes et de capitaux, créant de nouvelles opportunités pour ceux qui savent se positionner.

Ce que l’économie officielle ne dit pas : le rôle surprenant du « cash » et de l’entraide à Montréal

Pendant que les grands projets et les statistiques officielles dessinent le portrait visible de l’économie, un autre jeu de dominos, plus discret mais tout aussi puissant, se joue dans l’ombre : celui de l’économie informelle. Souvent réduite à l’évasion fiscale, cette économie du « cash » et de l’entraide est en réalité un écosystème complexe qui joue un rôle d’amortisseur social et économique essentiel, surtout pour les plus vulnérables. Il s’agit des petits boulots payés en argent comptant, des services échangés entre voisins, des marchés aux puces et des réseaux communautaires qui fonctionnent en marge des circuits traditionnels.

À Montréal, bien que la majorité des transactions soient numériques, l’argent liquide conserve une place non négligeable. Certaines données suggèrent qu’il représente encore au moins 15% des transactions, et cette proportion est probablement plus élevée dans certains quartiers et communautés. Ce « capital invisible » offre une flexibilité cruciale. Pour un travailleur précaire, un artiste ou un nouvel arrivant, il peut s’agir du seul moyen de générer un revenu immédiat. Pour une petite entreprise, il peut représenter une bouée de sauvetage en période de crise, permettant de gérer les flux de trésorerie avec plus de souplesse.

Le témoignage de nombreux petits entrepreneurs durant la pandémie a mis en lumière cette réalité. Comme le confiait un restaurateur local, « le cash m’a permis de maintenir mes opérations durant la crise de la COVID ». Cette déclaration, simple mais puissante, illustre comment l’économie informelle peut fournir la résilience que les systèmes formels, avec leurs lourdeurs administratives, ne peuvent pas toujours offrir. Loin d’être un simple folklore, l’économie de l’entraide et des transactions directes est une composante vitale de la machine économique montréalaise. Elle comble les failles du système, soutient l’entrepreneuriat à petite échelle et renforce les liens sociaux. L’ignorer, c’est passer à côté d’une part significative de la résilience et de la créativité de la ville.

Où lancer votre commerce à Montréal ? L’analyse qui va plus loin que le simple achalandage

Pour l’entrepreneur qui souhaite placer son propre domino dans le jeu montréalais, la question de l’emplacement est cruciale. L’erreur la plus commune est de se fier uniquement à l’achalandage, au nombre de passants. Si ce chiffre est important, il n’est qu’un indicateur parmi d’autres et peut être trompeur. Un fort passage ne garantit pas une clientèle qualifiée. La véritable analyse stratégique consiste à évaluer le micro-écosystème commercial dans lequel on souhaite s’implanter. Il s’agit de comprendre les synergies possibles avec les commerces voisins, la culture du quartier et les habitudes de consommation des résidents.

L’objectif est de trouver un lieu où votre commerce ne sera pas seulement visible, mais où il deviendra une pièce complémentaire et logique du puzzle local. Par exemple, un café spécialisé aura plus de succès à côté d’une librairie indépendante ou d’un espace de cotravail que dans une zone dominée par des chaînes de restauration rapide. Il ne s’agit pas de concurrence, mais de complémentarité. Comme le formule Jean-Pierre Dupont de JLL Montréal, un cabinet de conseil en immobilier commercial :

“La localisation stratégique est plus qu’un chiffre de fréquentation, c’est un écosystème.”

– Jean-Pierre Dupont, JLL Montréal

Cette vision écosystémique implique une analyse plus profonde, qui prend en compte des facteurs qualitatifs. Il faut se demander : qui sont mes voisins commerciaux ? Quelle clientèle attirent-ils ? Y a-t-il des projets de développement urbain (comme une nouvelle piste cyclable ou un parc) qui pourraient modifier la dynamique du quartier à moyen terme ? Répondre à ces questions permet de choisir un emplacement non pas pour ce qu’il est aujourd’hui, mais pour ce qu’il deviendra demain.

Votre plan d’action : 5 critères pour choisir un emplacement stratégique à Montréal

  1. Analyser les tendances démographiques locales : Étudiez l’âge moyen, le revenu et le type de ménages pour vous assurer que votre offre correspond à la population résidente et future.
  2. Évaluer la proximité des talents et fournisseurs : Un bon emplacement doit aussi être pratique pour vos employés et votre chaîne d’approvisionnement.
  3. Vérifier l’accessibilité et le transport : Pensez à la facilité d’accès en transport en commun, à vélo et en voiture, ainsi qu’aux options de stationnement.
  4. Examiner les incitatifs fiscaux municipaux : Renseignez-vous sur les programmes de subventions ou les crédits d’impôt offerts par la Ville ou l’arrondissement pour les nouvelles entreprises.
  5. Étudier l’évolution des grappes économiques : Identifiez les zones où se concentrent des entreprises de votre secteur pour bénéficier des synergies et d’un bassin de main-d’œuvre qualifiée.

Taxes locales à Montréal : comprenez enfin où va votre argent et ce qu’il rapporte vraiment

Chaque année, le compte de taxes municipales arrive, et avec lui, son lot de questions. Ce prélèvement, souvent perçu comme une charge, est en réalité le carburant qui alimente la machine économique locale. C’est le domino qui, une fois tombé, déclenche une cascade d’investissements dans les services qui façonnent notre quotidien et soutiennent la valeur de nos biens. Comprendre où va cet argent est la première étape pour passer du statut de contribuable passif à celui de citoyen éclairé, capable d’évaluer la « rentabilité citoyenne » de l’action publique.

Une part substantielle de vos impôts fonciers retourne directement dans votre environnement immédiat. Selon les données de la CMM, en moyenne, près de 28% des taxes municipales sont allouées aux services publics essentiels comme la sécurité (police et incendie), l’entretien des routes, le déneigement et la gestion des déchets. Ces services ne sont pas des coûts, mais des investissements. Des rues bien entretenues et sécuritaires augmentent l’attractivité d’un quartier, soutiennent l’activité commerciale et, par conséquent, la valeur de votre propriété.

Au-delà de ces services de base, vos taxes financent également des infrastructures qui ont un impact économique à plus long terme : les parcs, les bibliothèques, les installations sportives et les centres culturels. Ces lieux ne sont pas de simples commodités ; ils sont des moteurs de qualité de vie qui attirent les familles et les talents. Un parc bien aménagé à proximité peut augmenter la valeur de votre maison de plusieurs points de pourcentage. Le financement de ces espaces via les taxes est donc un investissement collectif dans notre patrimoine individuel et commun. En comprenant ces mécanismes, on réalise que payer ses taxes, ce n’est pas seulement remplir une obligation, c’est investir dans l’écosystème qui nous fait vivre et prospérer.

L’investissement le plus rentable pour Montréal n’est pas celui que l’on croit

Quand on parle d’investissements rentables pour une ville, l’imaginaire collectif se tourne spontanément vers le béton : nouveaux gratte-ciel, usines, centres commerciaux. Si ces projets sont importants, les données économiques récentes montrent que les dominos les plus puissants pour l’avenir de Montréal sont souvent immatériels. Le véritable or noir de la métropole n’est plus dans ses infrastructures physiques, mais dans son capital humain et durable. Investir dans la formation, l’innovation et la transition écologique génère des retours sur investissement bien supérieurs à long terme.

Prenons l’exemple de l’intelligence artificielle (IA), un secteur où Montréal est un leader mondial. L’investissement le plus stratégique n’a pas été la construction de bâtiments, mais la création d’un écosystème de talents. Une étude de cas sur des programmes de formation spécialisée en IA a démontré un retour sur investissement de 150% sur cinq ans, simplement en améliorant les compétences de la main-d’œuvre locale. Chaque dollar investi dans une personne se multiplie, car cette personne innove, crée une entreprise, embauche à son tour et paie des impôts, créant une cascade de retombées positives.

Parallèlement, un autre type d’investissement gagne en puissance : l’investissement durable. Les projets immobiliers qui intègrent des normes environnementales élevées, les entreprises qui adoptent des modèles d’économie circulaire ou les fonds qui privilégient les placements responsables ne sont plus une niche. C’est une tendance de fond qui répond à une demande citoyenne et qui s’avère économiquement performante. On observe d’ailleurs une hausse de 18% des investissements durables dans le secteur immobilier commercial montréalais au cours de la dernière année, selon Altus Group. Ces investissements sont plus résilients face aux chocs climatiques et réglementaires, et ils attirent des entreprises et des talents soucieux de leur impact. La rentabilité de demain se mesurera moins en mètres carrés construits qu’en neurones formés et en tonnes de carbone évitées.

L’effet REV : est-ce que la nouvelle piste cyclable a vraiment fait augmenter la valeur de votre condo ?

Parmi les investissements qui suscitent le plus de débats, les infrastructures de transport actif, comme le Réseau express vélo (REV), sont en tête de liste. Pour certains, elles sont une contrainte pour les automobilistes ; pour d’autres, une avancée majeure en matière de qualité de vie. Mais au-delà des opinions, quel est l’impact économique réel de ces fameuses pistes cyclables ? L’analyse des données montre que, tout comme une station de métro ou un parc, une infrastructure cyclable de qualité est un domino qui a un effet direct et positif sur la valeur immobilière environnante.

Le mécanisme est simple : le REV ne fait pas qu’ajouter une voie pour les vélos, il transforme la nature même d’une artère. Il la rend plus sécuritaire, plus verte et plus agréable pour les piétons et les cyclistes. Cette amélioration de l’environnement urbain est un puissant facteur d’attractivité. Les acheteurs potentiels, en particulier les jeunes professionnels et les familles, recherchent de plus en plus des quartiers où il est possible de se déplacer facilement et en toute sécurité sans voiture. La proximité d’un axe du REV devient ainsi un argument de vente tangible, un critère de localisation au même titre qu’une école ou un commerce.

Cet « effet REV » n’est pas une simple théorie. Des études menées par la Communauté métropolitaine de Montréal ont commencé à quantifier ce phénomène. Les premiers rapports indiquent une corrélation claire : les propriétés situées à proximité des nouveaux axes du REV ont vu leur valeur augmenter plus rapidement que celles situées plus loin. On note en moyenne une hausse des prix des condos de 9% supérieure dans ces zones par rapport aux secteurs comparables mais non desservis. Cet impact démontre que l’investissement dans le transport actif n’est pas une dépense pour une minorité, mais bien un investissement dans l’attractivité et la valeur de l’ensemble du parc immobilier montréalais. La piste cyclable sous votre fenêtre pourrait bien être l’un des meilleurs placements que la Ville ait faits pour vous.

À retenir

  • L’économie de Montréal est un réseau interdépendant où les actions à petite échelle (commerce local) ont des répercussions majeures sur la valeur immobilière.
  • Les grands projets d’infrastructure (REM, REV) ne sont pas que des dépenses, mais des investissements qui génèrent des économies directes pour les citoyens et augmentent l’attractivité des quartiers.
  • Les investissements les plus rentables pour l’avenir de la ville sont de plus en plus immatériels, axés sur le capital humain (formation) et le développement durable.

Derrière les milliards annoncés : le guide citoyen pour juger les grands investissements à Montréal

Maintenant que nous avons exploré les différents dominos, des plus petits aux plus grands, il est temps de vous donner les outils pour devenir un observateur avisé du jeu. Lorsqu’un nouveau grand projet est annoncé – un stade, un nouveau quartier, une infrastructure de transport – les chiffres avancés sont souvent vertigineux : des milliards de dollars d’investissement, des milliers d’emplois promis. Mais comment un citoyen ou un petit entrepreneur peut-il juger si ces promesses sont solides ? Comment évaluer la véritable rentabilité citoyenne d’un projet au-delà du discours marketing ? Il ne s’agit pas de devenir un expert en finances publiques, mais d’apprendre à poser les bonnes questions.

Le premier réflexe doit être de regarder au-delà des emplois « créés » pendant la construction. Ce sont des emplois temporaires. La vraie question est : combien d’emplois permanents et de qualité le projet générera-t-il une fois terminé ? Ensuite, il faut évaluer l’impact sur l’écosystème local. Le projet va-t-il soutenir les PME existantes ou au contraire les évincer au profit de grandes chaînes ? Va-t-il améliorer la qualité de vie des résidents actuels ou principalement servir des intérêts externes ? La transparence des coûts est un autre critère fondamental. Les dépassements de budget sont-ils prévus et, si oui, qui en assumera la charge ?

Enfin, un grand projet ne doit pas être jugé dans le vide, mais par rapport à ses alternatives. Les milliards investis dans ce projet auraient-ils pu générer un meilleur retour pour la communauté s’ils avaient été alloués à la rénovation des écoles, au soutien des commerces locaux ou à l’amélioration des parcs ? Apprendre à faire ce calcul d’opportunité est la compétence citoyenne la plus importante. En adoptant cette grille d’analyse critique, vous ne subissez plus les décisions ; vous êtes en mesure de les comprendre, de les questionner et de participer au débat public de manière constructive.

En définitive, l’économie de votre ville n’est pas une fatalité. En apprenant à identifier et à analyser les liens de cause à effet, vous pouvez prendre des décisions plus éclairées, que ce soit pour choisir où habiter, où lancer votre entreprise ou simplement pour comprendre le monde qui vous entoure.

Questions fréquentes sur l’économie de Montréal

Quelle part des taxes foncières finance les parcs ?

Environ 12% du budget des taxes allouées aux arrondissements est généralement consacré à l’entretien et au développement des parcs et espaces verts. Ce chiffre peut varier légèrement d’un arrondissement à l’autre.

Comment influencer l’allocation budgétaire ?

Les citoyens peuvent influencer l’allocation budgétaire en participant activement aux consultations publiques organisées par leur arrondissement et par la Ville de Montréal. Ces assemblées sont des moments clés pour exprimer ses priorités et ses préoccupations.

Quels services sont couverts par les taxes d’arrondissement ?

Les taxes d’arrondissement financent les services de proximité directs. Cela inclut généralement la sécurité locale (prévention), l’entretien des rues et des trottoirs, le déneigement, la collecte des déchets, ainsi que les activités culturelles et sportives locales comme les bibliothèques et les arénas.

Rédigé par Antoine Gagnon, Antoine Gagnon est un journaliste économique fort d'une expérience de 18 ans couvrant les secteurs de la technologie et de l'immobilier à Montréal. Son expertise se concentre sur l'analyse des tendances du marché et la vulgarisation de concepts financiers complexes.